jeudi 24 avril 2014

Nicaragua

Ouf, il y a longtemps que je n’ai pas ajouté de nouvelles recettes. Mais j’en ai plusieurs en banque.

En août dernier, j’avais pigé le Nicaragua... Résultat mi-figue mi-raisin.

J’avais choisi deux recettes : l’indio viejo, un plat de bœuf effiloché mariné dans le jus d’orange amère, et le vigorón, un genre de salade de manioc tiède à la couenne de porc frite et au chou.

Ça faisait longtemps que je voulais cuisiner avec du jus d’orange amère, mais, faute de temps pour chercher ce produit, je faisais toujours la solution de remplacement suggérée dans les recettes, soit moitié jus d’orange et moitié jus de lime. J’en ai trouvé facilement au marché Andes du boulevard Saint-Laurent, à Montréal. Par contre, je ne sais pas si j’ai acheté la bonne chose, puisque le goût était plutôt différent de ce que j’avais déjà goûté... Quand j’ai ouvert la bouteille, j’ai trouvé que ça sentait un peu l’Orangina sans gaz. Par contre, à la cuisson, c’est l’odeur du liquide orange qu’on donne aux femmes enceintes pour le dépistage du diabète de grossesse qui m’est revenu en mémoire. Du coup, j’ai trouvé le tout pas mal moins appétissant. Enfin, si vous connaissez, vous me direz si j’avais ou non le bon truc. 

Résultat : mon chum et ma fille ont trouvé ça très bon, et moi, je ne sais pas. C’était peut-être un peu trop acide, mais faut dire que j’ai fait un plat beaucoup plus sec que ça devrait. J’aurais dû ajouter plus d’eau.

La salade par contre était très bonne. Puisque je ne me sentais pas d’attaque pour me battre contre un tubercule, j’ai pris du manioc congelé, déjà pelé et coupé en morceaux. Ça a « fait la job », comme on dit. J’ai bien aimé le mélange de texture. J’ai pris de la couenne de porc frite en sac, et ce n’est probablement pas ce qu’on prend au Nicaragua, mais ça donne un petit croquant très intéressant avec le manioc.


Indio viejo


1 livre (450 g) de bœuf (bifteck de palette, bifteck d’intérieur de ronde ou bifteck de flanc – bifteck de flanc pour moi)
1 1/2 tasse de jus d’orange amère (dans les épiceries latino-américaines)
Sel de mer et poivre noir
1 gousse d’ail émincée
Eau
1 c. soupe de piment jalapeño épépiné et haché
1/4 c. thé de graines de rocou moulue (dans les épiceries latino-américaines, sous le nom « achiote », en espagnol, ou « annatto », en anglais)
3 tortillas de 5 po
1 1/2 c. soupe d’huile d’olive
1 petit oignon, tranché
1 poivron vert, émincé
1 tomate italienne, en quartiers
1 c. thé de feuilles de menthe fraîche, finement émincées
Tiges de coriandre (facultatif)

Placer la viande dans un bol. Verser le jus d’orange amère, en quantité suffisante pour tout juste couvrir la viande. Saler et poivrer (je n’ai pas salé), et ajouter l’ail. Laisser mariner la viande au frigo pendant 1 ou 2 heures.

Mettre la viande et sa marinade dans une grande casserole; verser suffisamment d’eau pour couvrir la viande. Ajouter le piment jalapeño et le rocou. Porter à ébullition à feu moyen, bien baisser le feu et laisser mijoter jusqu’à ce que le bœuf soit très tendre (environ 2 heures). Ajouter de l’eau au besoin.

Retirer la viande du bouillon. Lorsqu’elle a refroidi, l’effilocher.

Placer les tortillas dans le bouillon chaud, et les retirer lorsqu’elles ont ramolli (ce n’est pas bien long). Hacher et écraser les tortillas jusqu’à ce qu’elles aient l’aspect d’une pâte, puis remettre dans la casserole de bouillon. Bien mélanger au fouet jusqu’à ce que les tortillas se soient bien incorporées au bouillon. La sauce ne doit pas être trop épaisse; ajouter de l’eau au besoin. Goûter et rectifier l’assaisonnement s’il y a lieu. Garder la casserole sur feu doux.

Faire chauffer l’huile dans une poêle à feu moyen. Y faire revenir l’oignon et le poivron. Ajouter le bœuf effiloché. Poursuivre la cuisson jusqu’à ce que les légumes soient tendres et la viande, légèrement colorée. Incorporer les tomates, et faire revenir jusqu’à ce qu’elles soient tendres.

Verser le bouillon épaissi aux tortillas dans la poêle où se trouvent la viande et les légumes (j’ai fait le contraire, j’ai versé la viande et les légumes dans le bouillon). Ajouter la menthe, mélanger et laisser mijoter à feu doux 10-15 minutes. Ajouter de l’eau si le ragoût épaissit trop.

Transvider le tout dans une cocotte de service (pas moi), garnir d’une branche de coriandre, et servir.

Vigorón

2 à 4 portions (j’ai fait la ½ recette et il en est resté beaucoup! Surtout de la salade de chou)

1 kilo de manioc (manioc surgelé pour moi)
1/2 kilo de couenne de porc fraîche et croustillante (moi, beaucoup moins, quelques poignées)
1/2 kilo de chou
4 tomates rouges
1 oignon
Vinaigre de banane ou de fruits (vinaigre de cassis pour moi. Pas très nicaraguayen, mais c’est le seul vinaigre de fruits qu’il me restait)
Sel au goût (je n’ai pas salé, la couenne de porc l’est déjà beaucoup)

Laver le manioc, le peler et le faire cuire dans l’eau bouillante salée environ 25 minutes, ou jusqu’à tendreté. Égoutter et réserver.

Entre-temps, casser la couenne de porc en petits morceaux de la grosseur d’une bouchée.

Hacher finement le chou. Hacher les tomates et l’oignon menus, mais pas trop. Mélanger les trois légumes, puis arroser de vinaigre (le blogueur suggère de remplacer le vinaigre par du jus de citron si on n’a pas de vinaigre, mais précise qu’il n’aime pas tellement cette variante).

Couper le manioc en morceaux de la taille d’une bouchée; le mélanger avec la couenne de porc. Orner de salade de chou.